L’Ekañ était un fin pédagogue qui se devait de mouler un style d’homme conformément à ses aspirations et à sa vision du monde. Pour ce faire, il devait donner une éducation intégrale à sa progéniture au cours de laquelle les jeux occupaient une place de choix. Au-delà du simple divertissement, le jeu était une école de sagesse, un facteur de socialisation, de fraternisation et de solidarité. Cet ensemble d’activités ludiques n’épargnait personne, pas même les personnes d’âge avancé soucieuses de se débarrasser des soucis du quotidien. La découverte de tout le riche patrimoine et du symbolisme que renferment les jeux traditionnels est plus que jamais nécessaire dans un monde où triomphent l’individualisme et la cupidité. Même si le clair de ces jeux n’a pu résister à l’usure du temps et aux péripéties de notre histoire, d’autres en revanche, toujours pratiqués, méritent plus que jamais d’intégrer le système éducatif des Ekañ voire de tous les Africains. Ce travail donne matière à réflexion aux chercheurs et éducateurs de tous les horizons et permet de reconstituer cette société traditionnelle africaine, véritable creuset des valeurs dont notre monde a aujourd’hui besoin