La portée philosophique de la pensée africaine a varié au cours du temps avec l'état d'avancement de la science, en particulier, celle de la connaissance de l'univers et de ses lois qui en constituent le socle. La phase actuelle de régression culturelle coïncide avec une forme de sagesse ancestrale transmise aux différentes générations par le biais des traditions orales, toujours vivantes. Les institutions sociales, les mythes, les légendes, les épopées, les proverbes et les aphorismes sont, pour dire, le reflet de cet arrière-fond ainsi mologique qui a servi de pont à une parfaite maîtrise des lois de l'harmonie universelle. Il apparaît bien qu'entre deux périodes différentes de l'histoire de nos empires, royaumes et chefferies, le discours philosophique est resté d'autant plus pertinent qu'il a épousé les contours des mythes sobres, clairs et bien enchaînés. Nous découvrons qu'en général les mythes dictent la forme que prend le savoir par le biais d'un paradigme propre à chaque culture humaine. Aussi ces mythes apparaissent-ils comme le mode définitif de notre contact avec le Réel, de sorte que le savoir qu'ils apportent n'est qu'une pénétration partielle, provisoire et inachevée de la Vérité générale de l'Univers.En réinterrogeant les fondements de la pensée africaine, nous pensons administrer la preuve que nous disposons dans notre histoire et dans notre culture, un cadre réflexif approprié à susceptible d'asseoir. oir, de façon définitive tive, un statut de la vérité conforme aux traditions philosophiques antiques et, ironie du sort, à la science avancée de nos temps.
Fondements de la Philosophie Africaine
Mbog Bassong